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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 20:18
Trois articles intéressants relatant, assez confidentiellement, la fin de ce conflit qui opposait les deux pays voisins depuis près d'un demi-siècle.
Cambodge Post 11 novembre 2013.
La Cour internationale de justice de la Haye dans son arrêt prononcé aujourd’hui, a confirmé à l’unanimité la souveraineté du Cambodge sur « l’intégralité de l’éperon rocheux » du temple de Preah Vihear. La Thaïlande doit donc retirer ses troupes, forces de police et gardiens de cette zone. D’autres développements à venir.
La Cour internationale de justice (CIJ), plus haut organe judiciaire de l’ONU, doit départager aujourd’hui la Thaïlande et Cambodge dans le différend sur le temple de Preah Vihear (au nord ouest du Cambodge). Ce jugement pourrait raviver les tensions nationalistes entre les deux pays.En avril 2011, au plus fort des combats qui ont fait plusieurs dizaines de victimes et des milliers de déplacés, le Cambodge avait déposé en avril 2011 une plainte demandant à la CIJ d’interpréter un arrêt rendu en 1962 lui octroyant la souveraineté sur le temple de Preah Vihear.
La Thaïlande ne conteste pas la souveraineté de son voisin sur le temple lui-même, le jugement de 1962 étant irréversible. Ce qui en cause aujourd’hui est la zone située « dans les environs du temple », selon l’expression utilisée dans le jugement rendu il y a 52 ans, chacun ayant sa propre interprétation de sa délimitation et de son étendue.
Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a assuré jeudi après un entretien avec son homologue thaïlandaise Yingluck Shinawatra que les deux pays accepteraient le verdict, quel qu’il soit.« J’appelle toute les forces armées qui remplissent leur devoir en protégeant la frontière à rester calme, à montrer de la retenue et à s’abstenir de toute activité qui pourrait provoquer des tensions ou affrontements », a déclaré le Premier ministre Hun Sen à la télévision.
L’atmosphère s’était réchauffée entre les deux pays après l’arrivée au pouvoir à l’été 2011 de Yingluck Shinawatra, sœur de l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, qui est un ami de Hun Sen. Mais un verdict défavorable à la Thaïlande fragiliserait un peu plus encore le gouvernement thaïlandais, qui doit déjà gérer des manifestations massives contre une loi d’amnistie controversée. Yingluck Shinawatra s’adressera à la nation à l’issue de la décision.
A Preah Vihear hier, plusieurs dizaines de soldats cambodgiens patrouillaient ostensiblement dans le temple, plus nombreux que dans les semaines précédentes. Mais le commandement cambodgien affirme qu’il n’y eu aucun renforcement de troupes sur le secteur.
Il n’en demeure pas moins que de part et d’autre, les troupes sont en alerte. De chaque côté de la frontière, les habitants ont également stocké nourriture et vêtements et creusé des bunkers pour s’y réfugier en cas d’attaques.
Le Monde du 11 novembre 2013
La Cour internationale de justice (CIJ), plus haut organe judiciaire de l'Organisation des Nations unies, sise à La Haye, adjuge au Cambodge la zone autour du temple de Preah Vihear, qu'il se dispute avec la Thaïlande, et ordonne à celle-ci de mettre fin à toute présence militaire et policière autour du temple hindou, situé du côté cambodgien de la frontière entre les deux pays. "La cour déclare à l'unanimité que le Cambodge dispose de la souveraineté sur toute la superficie du promontoire de Preah Vihear", a déclaré Peter Tomka, président de la Cour internationale de justice.
Des affrontements autour du temple, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, avaient fait au moins vingt-huit morts et des dizaines de milliers de déplacés en 2011. Depuis plusieurs semaines, les autorités des deux pays ont tenté de calmer les esprits à l'approche de cette décision, qui sera retransmise en direct à la télévision de part et d'autre. Le premier ministre cambodgien, Hun Sen, et son homologue thaïlandaise, Yingluck Shinawatra, assurent que leurs pays accepteront le verdict, quel qu'il soit.
Le Cambodge avait déposé en avril 2011 une plainte à la CIJ, lui demandant d'interpréter un arrêt rendu en 1962 lui octroyant la souveraineté sur le temple de Preah Vihear, construit au XIe siècle. Si la Thaïlande ne conteste pas cette souveraineté, les deux pays revendiquent une zone de 4,6 km2 en contrebas des ruines, dont Bangkok contrôle les principaux accès. Celui au temple, perché en haut d'une falaise, est beaucoup plus aisé par la Thaïlande que par le Cambodge, où il est tellement difficile que la place fut d'ailleurs la dernière à tomber aux mains des Khmers rouges dans les années 1970.
Le verdict défavorable à la Thaïlande pourrait fragiliser un peu plus encore le gouvernement, confronté à des manifestations massives contre une loi d'amnistie controversée. Yingluck Shinawatra s'adressera à la nation lundi soir.
Le Cambodge souverain sur le temple de Preah Vihear et ses environs (Par Stéphanie Maupas pour Rfi le 11 novembre 2013).
La Cour internationale de justice (CIJ) a affirmé, lundi 11 novembre dans la matinée, que le temple de Preah Vihear et ses environs appartenaient au Cambodge.
Les juges ont ordonné à Bangkok de retirer ses troupes de cette zone. Une décision qui devrait mettre fin à un interminable conflit frontalier entre les deux pays.
Les juges de la Cour Internationale de Justice ont écrit une nouvelle page de l’histoire du Preah Vihear, un temple hindou situé à la frontière du Cambodge et de la Thaïlande.
Au cours d’une audience organisée ce matin au siège de la Cour à La Haye, aux Pays-Bas, le président a affirmé que « le Cambodge dispose de la souveraineté sur toute la superficie du promontoire de Preah Vihear », mettant fin à trois ans de procédures et signant une claire victoire du Cambodge alors que depuis des décennies, ce temple hindou et le site qui l’entoure, n’en finissent pas de susciter des tensions entre les deux Etats.
En 1962, au terme d’une première affaire, la Cour internationale avait assuré que ce temple, d’architecture khmère, appartenait au Cambodge. Les troupes de Bangkok, qui avaient envahi le site après l’indépendance de 1953, s’étaient alors retirées du temple, mais pas de la zone, et les tensions n’ont jamais cessé.
Des milliers de villageois fuient la zone
La Thaïlande avait bien accepté la décision de la Cour concernant le temple, mais assurait, jusqu’à ce jour, que le Cambodge n’était pas souverain sur la zone qui l’entoure. En avril 2011, les forces des deux pays s’étaient affrontées, faisant une trentaine de tués et poussant des milliers de villageois à fuir la région. Phnom Penh s’était alors de nouveau tournée devant la Cour internationale de Justice.
Les dix-sept juges ont donc confirmé que, comme le temple, la totalité du promontoire sur lequel il est construit, une zone de près de 5 km carrés, est sous l’autorité du Cambodge. En l’attente de la décision, les autorités cambodgiennes et thaïlandaises ont lancé, depuis plusieurs semaines, des appels au calme dans la région. La décision pourrait en effet déplaire aux nationalistes thaïlandais. Pour l’instant, Bangkok assure qu’elle coopèrera avec le Cambodge.
Protéger le patrimoine universel
La juridiction de l’ONU n’a pas de forces de police pour faire respecter ses décisions, mais l’arrêt de ce matin devrait peser dans les négociations entre les deux Etats. Ils devront aussi coopérer pour préserver le site, ont rappelé les juges, car ce temple construit au XIe siècle est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008.
À l’époque, Bangkok s’était farouchement opposé à cette décision, mais sans succès. Lors des affrontements de 2011, une partie du site avait été endommagé par les combats. Les juges ont donc rappelé aux deux pays qu’ils ont l’obligation de protéger ce « patrimoine universel », ajoutant que le temple « est du point de vue religieux et culturel, un site important pour les peuples de la région ».
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